L’UE autorise les insectes dans la pâte à gâteau
À la fin de janvier 2023, l’UE a autorisé deux nouvelles espèces d’insectes dans l’alimentation. Désormais, les grillons domestiques et les vers de farine peuvent être utilisés comme ingrédients dans certains produits alimentaires. C’est le cas en Suisse aussi. Les insectes ont depuis longtemps la réputation d’être des sources de protéines respectueuses de l’environnement.
mercredi 22 février 2023
Comme le rapporte le portail d’information «Infosperber», des insectes sous forme de poudre ou de pâte peuvent être ajoutés dans toute une série d’aliments : pains et petits pains, biscuits secs, prémélanges secs pour produits cuits au four, müesli, pizzas, nouilles, sauces, chocolat. La liste n’est pas exhaustive. L’utilisation des insectes dans les denrées alimentaires n’a toutefois rien de nouveau. Depuis des années, des insectes issus d’élevages contrôlés entrent dans la composition de diverses denrées alimentaires. La gomme-laque sécrétée par une cochenille est utilisée par exemple comme agent de glaçage des M&Ms et autres pastilles chocolatées. Dans l’UE, sept insectes sont autorisés dans la transformation agroalimentaire. En Suisse, les règles applicables sont les mêmes que dans l’UE, à condition qu’elles ne soient pas contraires à la législation suisse.
Quels sont les nouveaux insectes autorisés dans l’Union européenne depuis 2023?
- Petit ténébrion mat, du nom d’une larve d’un ver de farine (Alphitobius diaperinus), sous forme lyophilisée, congelée, en pâte ou en poudre
- Grillon domestique (Acheta domesticus), sous forme de poudre dégraissée
Quels sont les insectes déjà autorisés?
- Grillon domestique, congelé, séché ou en poudre, dans certains aliments (depuis février 2022)
- Criquet migrateur (Locusta migratoria, depuis novembre 2021)
- Ver de farine (Tenebrio molito, au stade larvaire, depuis juin 2021)
- Colorant de la cochenille (carmin)
- Sécrétion de la cochenille Kerria lacca (gomme-laque)
Source: infosperber.ch
Aliments du futur ?
Les insectes d’élevage sont considérés depuis longtemps comme des « superaliments ». Ils sont riches en protéines et entrent donc en ligne de compte en remplacement des produits carnés traditionnels. Ils contiennent également les précieux acides gras essentiels oméga-3 et oméga-6 et sont riches en minéraux et en oligo-éléments. En outre, en comparaison de l’élevage de bétail, les élevages d’insectes sont respectueux de l’environnement et du climat, car ils sont moins gourmands en eau et en terres et rejettent moins de gaz à effet de serre.
Aussi autorisés en Suisse
En Suisse aussi, les insectes sont autorisés à la consommation. Le ver de farine, le grillon domestique et le criquet migrateur sont autorisés dans certains aliments depuis 2017. Comme l’explique l’émission « Espresso » de la SRF, leur teneur ne doit cependant pas excéder 5%. En outre, l’étiquetage doit indiquer clairement que l’aliment contient des insectes. Les insectes comestibles ont de la peine à séduire les consommateurs suisses. À la fin de 2021, Migros a retiré de l’assortiment les vers de farine, grillons et sauterelles qu’elle avait lancés sur le marché trois ans plus tôt pour cause de demande insuffisante. L’avenir dira quel sort les consommateurs réserveront aux insectes comme ingrédients des produits alimentaires.
Articles similaires
Importations au lieu de régionalité : le virus de la tomate détruit la production locale
Bien que les tomates et les poivrons fassent partie des légumes les plus appréciés en Suisse, ils sont en grande partie importés. La faute aux conditions météorologiques extrêmes et aux maladies. Les premières entreprises ont déjà développé des variétés de tomates résistantes - mais la Confédération reste sceptique face aux nouvelles technologies.
Récolte de blé catastrophique : Mauvaises conditions météorologiques et restrictions phytosanitaires
Les annonces s'accumulent : 2024 entrera dans l'histoire comme la pire récolte de blé depuis des décennies. L'un des plus grands centres collecteurs de céréales de Suisse, à Thalheim an der Thur, subit une perte historique.
« Les viticulteurs bernois pulvérisent et pulvérisent »
Les nombreuses pluies de cet été ont mis à mal les viticulteurs bernois et leur ont fait comprendre une fois de plus que rien n'est possible sans protection phytosanitaire – et surtout pas les années de culture difficiles. Le fait que même les variétés résistantes aux champignons soient touchées par des pertes de récolte montre à quel point la situation est précaire. Néanmoins, la Confédération tergiverse lorsqu'il s'agit d'autoriser des produits phytosanitaires modernes et de nouvelles technologies de sélection.
Pourquoi les méduses pourraient bientôt se retrouver dans nos assiettes
Les méduses seront-elles la nouvelle étoile au firmament des super-aliments ? Les spécialistes recommandent leur consommation et s'enthousiasment pour ces animaux marins gluants comme nouvelle source de protéines. Mais l'autorisation de tels produits n'a pas encore été accordée.