
Arguments en faveur des nouvelles technologies de sélection
La sélection végétale est complexe. En conséquence, les discussions sur les nouvelles méthodes de sélection sont nombreuses. swiss-food.ch a rassemblé les principales questions et réponses sur les nouvelles technologies de sélection.
dimanche 20 mars 2022
Le consensus scientifique concernant la sécurité des méthodes modernes de sélection est grand. Les méthodes de sélection modernes sont beaucoup plus précises que de nombreuses approches classiques utilisées depuis longtemps en Suisse et qui interviennent également dans le génome de la plante. Pour les chercheurs de premier plan sur le terrain, aucun doute: prétendre que l’on ne dispose d’aucune base de données en la matière est tout simplement faux.
Le génie génétique fait l'objet de travaux de recherche depuis des décennies. Les risques potentiels, y compris ceux liés aux nouveaux procédés, ont été étudiés à maintes reprises. Les plantes génétiquement modifiées ne présentent pas un risque plus grand que les cultures traditionnelles. C'est ce qu'a confirmé en 2012 le projet 59 du Fonds national suisse (PNR 59). Le consensus scientifique est comparable à celui concernant le réchauffement climatique provoqué par l'homme. Une enquête menée auprès de quelque 2000 scientifiques américains dans les domaines de la biologie et de la biochimie a montré en 2014 déjà que 91% des personnes interrogées considèrent que la consommation d'aliments OGM est absolument sans danger.
Cela vaut également pour les nouvelles méthodes de sélection plus ciblées. Les applications de l'édition du génome sont plus précises. Il est aussi prouvé qu’elles provoquent moins d'effets non prévus et non voulus («off-target») que les méthodes déjà autorisées, comme la mutagénèse classique. L’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT) indique également à plusieurs reprises que les bases scientifiques peuvent être considérées comme suffisantes pour adapter les dispositions légales aux dernières connaissances et que la réglementation considère à l’avenir non plus les techniques de sélection, mais uniquement le produit, soit la plante et ses nouvelles propriétés.
C'est ce que confirme le professeur Wilhelm Gruissem de l'EPF de Zurich, qui a déjà participé de manière déterminante au PNR 59. Dans une interview, il indique qu'il existe de nombreuses études qui prouvent que les nouvelles méthodes de sélection, à l’instar des méthodes de sélection traditionnelles, peuvent être utilisées avec un risque raisonnable. Au vu de ce qui précède, l'affirmation selon laquelle il n'existe pas de données fiables et que les connaissances sur les nouvelles techniques d’édition du génome sont limitées, comme cela a été fait dans le cadre des délibérations au Conseil national, ne repose sur aucun fondement.
Vous trouverez ces arguments et d'autres dans notre Q&A détaillé sur les nouvelles technologies de sélection à télécharger ci-dessous.
Sources
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